Une journée à la clinique Charcot par Matthew Henshaw

chirurgie du dos à la clinique Charcot

 

En aout 2021, les Docteurs Clément Silvestre, Thomas Chevillotte, Alice Darnis et Pierre Grobost ont transféré leur activité d’un hôpital public à la Clinique Charcot à Lyon. Leur objectif était simple : créer un département chirurgical qui traite les pathologies de la colonne vertébrale de classe internationale en apportant le plus grand soin à sa patientèle.

J’ai eu l’opportunité unique d’être immergé dans le quotidien de cette équipe fantastique et d’accéder à leur bloc opératoire à la pointe de la technologie.

 

J’ai donc pu observer trois chirurgies – réalisées par le Dr. Chevillotte et le Dr. Silvestre à la Clinique Charcot et ai pu passer un moment privilégié avec eux pour discuter du fonctionnement de la clinique. Nous avons discuté des pathologies traitées mais également des facteurs différenciant la Clinique Charcot d’un autre établissement de santé. 

J’ai réellement apprécié cette expérience et je pense que vous serez d’accord avec moi sur le fait que la conversation suivante nous donne une vision très détaillée des coulisses de l’établissement dans lequel l’équipe exerce. 

Commencez vous par vous présenter ainsi que votre établissement 

Je m’appelle Clément Silvestre, j’ai 43 ans et je suis chirurgien de la colonne vertébrale depuis 2008. Mes partenaires et moi avons démarré notre activité à la Clinique Charcot en aout 2021, en basculant d’un hôpital public vers une clinique privée.

Il est important de garder en tête que le système privé en France est différent de nombreux autres pays car le remboursement est identique dans le privé et le public. 

Pourriez-vous nous décrire à quoi ressemble une semaine-type ?

Je travaille deux jours par semaine à la clinique de 9h à 18h en consultation et deux autres jours au bloc opératoire de 7h30 à 18h. Pendant mes journées de bloc opératoire, le soin du patient est crucial, donc nous ne surchargeons jamais les plannings. En général, nous réalisons entre trois et cinq chirurgies chaque jour, selon la complexité des cas à opérer. Nous pouvons faire trois longs montages par jour ou bien quatre ou cinq hernies discales lombaires ou cervicales. 

Le Dr. Chevillotte me disait hier que vous réalisiez principalement des chirurgies lombaires et cas complexes de déformation. Faites-vous aussi des cas chirurgicaux cervicales ?

L’équipe de chirurgiens réalise tous types de chirurgies incluant le rachis cervical, mais je ne suis pas le plus pointu dans cette pratique. Je me suis spécialisé dans les chirurgies complexes de l’adolescent de 15 ans à l’adulte de 80 ans. Le Dr. Chevillotte s’oriente sur les cas dégénératifs lombaires, le Dr. Darnis est experte dans les pathologies cervicales mais réalise aussi des déformations thoraco-lombaires, tout comme le quatrième associé, Dr. Grobost. 

Nous sommes de la même école « Centre des Massues » à Lyon et avons été formé par le Dr. Pierre Roussouly. Nous partageons donc la même philosophie et approche chirurgicale en particulier sur l’impact de l’équilibre sagittal dans la qualité de vie du patient. 

En résumé, vous avez donc la capacité de couvrir la plupart des pathologies de la colonne vertébrale dans la même clinique ? 

Oui, même si nous avons une expertise individuelle et collective dans la déformation, nous avons aussi des cas moins complexes comme des sténoses, des hernies ou bien des spondylolisthésis. Nous avons une organisation qui nous permet de traiter tous les jours les cas de toute complexité. Nous pouvons également nous coordonner pour travailler « à quatre mains » c’est-à-dire à deux chirurgiens sur les cas les plus difficiles pour améliorer l’efficacité, le temps opératoire et surtout le bénéfice patient.

Nous avons également une collaboration en place avec le Centre Léon Bérard (centre de traitement du cancer Lyonnais) pour traiter les chirurgies tumorales. 

Pourquoi avoir décidé de passer d’un établissement public à un établissement privé ? Réponse : Dr. Chevillotte

C’était le bon moment ! La Clinique Charcot recherchait à développer son activité dans la colonne vertébrale, et malgré le fait que notre précédent établissement était fantastique en nous donnant une expertise et expérience solides pour traiter les patients convenablement, nous avons décidé en tant qu’équipe de démarrer un nouveau challenge et rejoindre la clinique.

Cela nous a permis de décider avec qui travailler et sélectionner les meilleurs produits sur le marché. En France, les cliniques privées ont plus de ressources pour investir et cela nous permet de nous concentrer sur les fondamentaux de notre profession en ayant à disposition les meilleures technologies disponibles sur le marché, ce qui nous donne une très grande satisfaction. 

Qu’est ce qui vous différencie d’un autre centre de santé de Lyon ?

Le projet de rejoindre Charcot avec l’équipe était très important. La clinique avait deux neurochirurgiens à temps partiel qui traitaient principalement les hernies, sténoses et pathologies similaires. Ils n’avaient donc pas l’habitude d’opérer des déformations complexes et longs montages. Pour Charcot, ces pratiques sont complètement nouvelles. 

Nous avons discuté avec différents établissements mais Charcot s’est démarqué en étant aligné avec nos ambitions dans ce projet de taille, et ce fut le seul établissement à nous mettre à disposition un bloc opératoire sept jour sur sept. La direction a aussi accepté d’investir dans les produits technologiques les plus récents (table chirurgicale, neuro-monitoring, scalpels etc…) pour toujours apporter le meilleur traitement à nos patients.

Nous sommes une équipe expérimentée et surtout hautement qualifiée chirurgicalement qui peut couvrir la plupart des pathologies de la colonne vertébrale avec l’accès aux dernières innovations médicales. 

Dans la clinique plus généralement, nous avons également des chirurgiens vasculaires, urologues, ou plus polyvalents, ainsi que toute l’imagerie nécessaire sur site (IRM, CT, etc…).

Pour terminer, je dirai que la philosophie ici est différente de la majorité des centres car la clinique est détenue par des chirurgiens et des docteurs, à la différence des centres détenus par des organisations nationales ou internationales.

Il en résulte un fonctionnement différent, où les infirmier(è)s et les équipes générales sont bien traitées, écoutées et respectées. 

Nous pouvons parler d’argent, de technologie, de business, mais nous ne devons pas oublier que le soin apporté aux patients est délivré en premier par les infirmier(è)s ! Si nous ignorons cela, nous allons droit dans le mur.

L’ambiance ici est différente de la plupart des centres et c’est pourquoi nous avons décidé de rejoindre la Clinique. 

Pendant les chirurgies que j’ai pu observer, j’ai rencontré le Dr. Chan, votre chirurgienne-stagiaire Malaisienne. Est-ce que les programmes d’échanges sont communs dans votre activité ? 

 

Les programmes d’échange sont très importants et réguliers. Nous nous efforçons de connecter et créer des partenariats. Il est très intéressant de discuter avec des chirurgiens étrangers qui ont des approches chirurgicales variées dans le traitement de la colonne vertébrale. D’un point de vue personnel, c’est très enrichissant de rencontrer des chirurgiens de différents horizons. 

Pour les visiteurs, c’est une excellente opportunité pour apprendre et développer de nouvelles techniques et approches, tout comme nous apprenons beaucoup d’eux. Les visiteurs posent beaucoup de questions pour comprendre le « pourquoi » et il est toujours important d’apporter de solides réponses.  

Quelle est l’importance du niveau de contribution des publications dans la littérature et bibliographie ? Et l’importance de devenir possiblement leader d’opinion ? 

Je ne me considère pas comme un leader d’opinion car je ne suis pas très connu dans le monde. J’ai contribué à plusieurs publications et articles mais je préfère réaliser des chirurgies et améliorer mes compétences au bloc opératoire. 

Bien sûr que nous participons et collaborons avec d’autre centres et chirurgiens pour publier, mais ce n’est pas mon objectif principal que d’être en tête d’affiche, cela ne reflète pas ma personnalité. 

Participer à la recherche et écrire des articles est important cependant être chirurgien à plein temps ne me permet pas d’avoir toujours la disponibilité souhaitée pour d’autres activités bibliographiques.

C’est également important de participer aux congrès nationaux et internationaux auxquels je me joins aussi souvent que possible. Cela me permet de découvrir les nouveautés ainsi que d’assister aux différentes discussions et débats … Entre les podiums, les articles et la vraie vie, les choses peuvent être bien différentes ! 

Il est clé de se rappeler que dans le traitement de la colonne vertébrale et en particulier dans les cas de déformations complexes, la stratégie, les techniques et l’expérience des chirurgiens font toute la différence. 

Quelles sont les étapes à venir pour la Clinique Charcot ? 

Cela ne fait que quelques mois que nous sommes à la clinique, et nous avons reçu déjà beaucoup d’attention. Nous devons maintenant stabiliser les chirurgies.

Pour le moment nous avons un seul bloc opératoire, mais cette situation évoluera peut-être en fonction de la demande, avec le recrutement de chirurgiens supplémentaires et la mise à disposition d’une nouvelle salle, mais ce n’est pas pour tout de suite. Il y a d’autres équipes dans la clinique et nous ne sommes pas égoïstes ! La clinique est très active, l’année prochaine nous allons obtenir une nouvelle salle d’opérations pour la radiologie avec un amplificateur qui sera partagé entre radiologues et cardiologues. 

La semaine prochaine, je vous partagerai la seconde et dernière partie de ma discussion avec le Dr. Silvestre où nous aborderons sa vision sur le marché de la colonne vertébrale et ce que les chirurgiens privilégient lorsqu’ils sélectionnent leurs partenaires. 

J’espère que vous avez apprécié cette interview. Si vous avez des questions à propos de la clinique Charcot, vous pouvez contacter le Dr. Chevillotte sur l’email : secretariat.chevillotte@chirurgie-rachis-lyon.fr 

 

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Matthew Henshaw, Founder / CEO / Recruiter, he acts as a recruitment strategist and startup mentor in the medical device industry.

My aim is to be at the forefront of innovative medical technologies. I know professionals I represent will only be interested in the most disruptive solutions. Connect with me on LinkedIn and schedule your online consultation to learn more about building a successful team in MedTech.