Les traumatismes du rachis sont malheureusement fréquents et peuvent être responsables de fractures vertébrales. Les causes sont principalement les accidents de la voie publique, les activités sportives à risque et les chutes. Les fractures vertébrales sont favorisées par l’ostéoporose. La gravité est établie selon le statut neurologique post-traumatique, l’instabilité et la déformation rachidienne engendrés par la fracture. Parmi ces fractures, 15 à 30% selon les études présentent des complications neurologiques.
La recherche et l’analyse d’une fracture vertébrale doit se faire par un examen clinique et un scanner du rachis. Selon les besoins, le bilan peut être complété par une imagerie EOS et une IRM.
Pour les fractures thoraciques et lombaires, la classification de MAGERL permet d’évaluer la gravité et le pronostic d’une fracture. Elle permet donc de guider la prise en charge. 3 grands types de fracture sont détaillés
-les fractures de type A : provoquées par des contraintes en compression, elles sont compliquées de lésions neurologiques dans 15 % des cas et sont généralement stables.
-les fractures de type B : provoquées par des contraintes en distraction, elles sont compliquées de lésions neurologiques dans 30% des cas et sont instables.
-les fractures de type C : provoquées par des contraintes en torsion, sont les plus graves car instables et associés à des lésions neurologiques dans plus de la moitié des cas.
Les fractures de type B et C nécessitent très souvent une chirurgie de stabilisation par ostéosynthèse ou arthrodèse.
Pour les fractures de type A, les possibilités thérapeutiques sont nombreuses et vont dépendre du statut neurologique, de la morphologie de la fracture, de la déformation rachidienne provoquée par la fracture, des activités et antécédents du patient. A l’institut de la colonne vertébrale, nous collaborons étroitement avec les radiologues du groupe IMVOC pour proposer une prise en charge complète répondant à toutes les éventualités.
Les traitements possibles:
- L’immobilisation par corset : ce traitement orthopédique est adapté aux fractures avec faible tassement, sans troubles neurologiques ou en cas de contre-indication à un traitement chirurgical. Il a l’avantage d’éviter une intervention mais nécessite un port rigoureux pendant plusieurs mois. Le corset est généralement fait sur mesure par un orthésiste.
- La cimentoplastie : alternative au corset ou à la chirurgie, cette intervention réalisée en ambulatoire par un radiologue ou un chirurgien consiste à mettre du ciment (methylmethacrylate) dans la vertèbre en percutané sous anesthésie. L’action antalgique et la récupération sont rapides. Ce geste évite de porter une immobilisation prolongée.
- L’ostéosynthèse (ou arthrodèse) est une intervention chirurgicale ayant pour but de stabiliser une fracture ou corriger une déformation post-traumatique. Elle peut être réalisée par voie percutanée mini-invasive ou par abord postérieur conventionnel dit « en open ». Les suites opératoires ne nécessitent pas d’immobilisation par corset.
Les traitements sont multiples et lors de la consultation, le chirurgien vous expliquera la ou les options adaptées à votre situation. Les chirurgiens de l’institut de la colonne vertébrale ont fait le choix d’une prise en charge conjointe avec les radiologues, kinésithérapeutes et ergothérapeutes pour proposer une prise en charge adaptée et optimisée au traitement des fractures vertébrales.